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Article | 20 avril 2001 : L'AFUL se réjouit des conclusions du rapport Carcenac |
Sujet | Standards ouverts |
Commentaire | RAS |
Liens | http://www.toolinux.com/lininfo/news/news/news20010419001236.htm |
L'AFUL se réjouit largement des recommandations techniques du rapport " Carcenac ", en particulier l'usage généralisé de standards ouverts (par ex. XML) et le recours raisonné aux logiciels libres. L'AFUL dénonce cependant l'impasse volontaire du rapport sur les conditions légales nécessaires à leur mise en oeuvre.
Paris, le 22 janvier 2001 - L'AFUL se réjouit largement des
recommandations techniques du rapport " Carcenac ", en particulier l'usage
généralisé de standards ouverts (par ex. XML) et le recours raisonné aux logiciels
libres. L'AFUL dénonce cependant l'impasse volontaire du rapport sur les conditions
légales nécessaires à leur mise en oeuvre. L'AFUL demande au gouvernement de démontrer
sa volonté de protéger les libertés, l'équité et la concurrence dans la société de
l'information en inscrivant au
calendrier parlementaire la proposition Le Déaut-Paul-Cohen-Bloche et en affichant
officiellement son opposition à la démarche de légalisation des brevets logiciels que
poursuit encore la Commission Européenne sous l'influence de l'Office Européen des
Brevets.
Le rapport " Carcenac " énonce des principes pour guider l'accélération de la
mise en réseau des administrations : usage généralisé des formats ouverts, réseaux
aux standards de l'Internet, interopérabilité entre solutions concurrentes, archivage
des données publiques, usage de technologies XML, danger des brevets logiciels. L'AFUL se
réjouit de ces recommandations car elles sont conformes à une maîtrise raisonnée des
technologies de l'information dans l'administration et garantissent un traitement
équitable entre solutions libres et solutions propriétaires.
Cependant, le rapport " Carcenac " tente de décrédibiliser
toute action législative visant à garantir la mise en oeuvre des principes qu'il
énonce, sans pour autant proposer d'actions concrètes réalistes. Cette position est
incompréhensible lorsque l'on constate d'une part la propension des administrations
françaises à recourir massivement à des standards de communication propriétaire, et
d'autre part lorsque le droit de la propriété industrielle évolue en Europe, notamment
dans le domaine du brevet et du
droit d'auteur, de façon à bloquer radicalement l'interopérabilité et la concurrence.
Pour mémoire, l'une des premières décisions du ministre de
l'économie, des finances et de l'industrie du gouvernement Jospin a été de remplacer le
logiciel WordPerfect au secrétariat d'État à l'industrie par le logiciel Microsoft Word
afin de favoriser la compatibilité au sein du nouveau grand ministère. Le même
raisonnement dans les autres ministères français a abouti à une uniformisation
progressive des achats publics français de traitement de texte autour du produit
Microsoft Word. Plutôt que d'exiger de ses fournisseurs qu'ils s'accordent sur un
standard technique commun de communication garantissant l'interopérabilité, l'Etat
français a préféré participer activement au renforcement de la société Microsoft sur
le marché du traitement de texte. Un citoyen français qui remplit aujourd'hui un dossier
électronique d'appel d'offres est obligé en pratique d'acquérir le logiciel Microsoft
Word, ce qui est inacceptable à la fois en termes de concurrence sur le marché des
traitements de texte et en termes d'équité
des citoyens face à l'administration. Seul un texte de loi permettrait de rétablir une
situation de concurrence équitable, sur ce marché comme sur d'autres, en contraignant
l'administration française à n'utiliser que des logiciels reposants exclusivement sur
des standards de communication ouverts, charge aux éditeurs de s'adapter.
Plus récemment, le site www.telecom.gouv.fr du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie a été conçu de telle sorte qu'une page blanche apparaît lorsque l'on
utilise un navigateur Web autre que Netscape ou Microsoft Internet Explorer. Les
utilisateurs de Konqueror sous Linux, d'Opera sous Windows et Linux, ou de WebCab sous
MacOS se trouvent exclus de facto alors que ces trois logiciels d'origine européenne sont
pourtant tous conformes aux standards ouverts de l'Internet et souvent bien plus
performants que leurs équivalents américains. Faute de loi pour garantir le droit
d'accéder à l'information administrative au travers de standards de communication
ouverts, et donc de tout logiciel respectant ces standards, les citoyens n'ont aujourd'hui
aucun recours légal en France face aux violations répétées des administrations et des
collectivités qui refusent de suivre les recommandations d'usage des standards de
l'Internet formulées dans le programme d'action du gouvernement pour la société de
l'information.
En niant l'évidence même d'une domination de l'informatique
administrative par des standards propriétaires avec tous les risques que cela comporte
(mauvaise sécurité, défaut interopérabilité, absence de pérennité des données
publiques numériques, inégalités des citoyens face à l'administration numérique), en
refusant aux citoyens un droit élémentaire à l'interopérabilité garantie par la loi,
le rapport " Carcenac " se place résolument dans la catégorie des rapports
favorables au laisser-faire et à la loi du
plus fort. Dans le même temps le gouvernement soutient officiellement ou officieusement
à Bruxelles les réformes du droit d'auteur et des brevets qui, en criminalisant le
développement de logiciels originaux par des développeurs indépendants (ex. encodeur
MP3, lecteur de DVD pour Linux), s'attaque directement au droit à l'interopérabilité et
crée une insécurité juridique permanente pour les petits éditeurs. Autrement dit,
lorsque le laisser-faire menace une rente, le gouvernement n'hésite pas à légiférer.
Trop de réformes soutenues récemment par le gouvernement aboutissent
à renforcer les inégalités dans la société de l'information, à favoriser le
contrôle du marché par les multinationales des technologies de l'information, à limiter
la capacité d'action de l'Etat et du citoyen. Aussi, l'AFUL suggère au gouvernement
Jospin d'infléchir sa politique tant qu'il en est encore temps. Concernant le rapport
" Carcenac ", l'AFUL suggère d'intégrer à la loi de l'Internet la proposition
Le Déaut-Paul-Cohen-Bloche en
matière de standards ouverts et d'interopérabilité. Cette proposition de loi n'oblige
aucunement à un usage généralisé des logiciels libres comme l'affirment ses
détracteurs. Elle exige seulement l'usage obligatoire de standards ouverts (ex. HTML,
XML, SMTP, SQL, etc.) dans l'administration, quel que soit le type de logiciel utilisé,
de façon à garantir l'interopérabilité, la pérennité et la sécurité des systèmes
d'informations administratifs. En outre, cette proposition de loi garantit le droit à
l'interopérabilité pour tous, ce qui constitue une façon de limiter les effets pervers
des brevets logiciels si ceux-ci venaient à être légalisés et de préserver une
situation de saine concurrence sur le marché des technologies de l'information.
Pour que la loi sur la société de l'information ne se réduise pas à
la simple transcription en droit interne de mesures imaginées à Bruxelles ou à
Strasbourg, l'AFUL demande au gouvernement de démontrer sa volonté de protéger les
libertés, l'équité et la concurrence dans la société de l'information en inscrivant
au calendrier parlementaire la proposition Le Déaut-Paul-Cohen-Bloche et en affichant
officiellement son opposition à la démarche de légalisation des brevets logiciels que
poursuit encore la
Commission Européenne sous l'influence de l'Office Européen des Brevets.
Le rapport " Carcenac "
http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=22508
Ministère de l'économie des finances et de l'industrie - DIGITIP
http://www.telecom.gouv.fr/
(N'ouvrir que sous Netscape ou IE !)
Programme d'action gouvernemental pour préparer l'entrée de la France dans la société
de l'information
http://www.internet.gouv.fr/francais/textesref/pagsi.htm
L'AFUL soutient la proposition de loi Le Déaut - Paul - Cohen sur les standards ouverts
et le droit à la compatibilité
http://aful.org/presse/pr-ledeaut.html
A propos de l'AFUL - www.aful.org
L'AFUL, Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres, est une
association loi 1901 dont le but majeur est la promotion de systèmes d'exploitation
libres de types UNIX (comme Linux et les dérivés BSD) et des standards ouverts. Elle
regroupe des utilisateurs (professionnels ou particuliers), des sociétés (éditeurs de
logiciels ou de documentations, sociétés de services) et d'autres associations qui
poursuivent des objectifs similaires. L'AFUL est
membre de l'Alliance EuroLinux.
Contacts Presse
AFUL: http://www.aful.org/
Stéfane Fermigier, président.
Mél: sf@fermigier.com.
Tél: 06 63 04 12 77.
Adresse permanent de ce communiqué
http://aful.org/presse/pr-carcenac.html
Avertissement légal
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sont la propriété de leurs propriétaires respectifs.
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